Comprendre la latence d’un ordinateur : explications et enjeux

Dans le monde de l’informatique, la notion de latence est souvent évoquée pour désigner le temps de réaction d’un système face à une demande spécifique. Dans cet article, nous allons décortiquer ce concept complexe en abordant les différents aspects et impacts de la latence sur un ordinateur.

Qu’est-ce que la latence en informatique ?

La latence est le délai entre l’émission d’une action ou d’une commande et la réponse du système. Cette mesure peut se faire en termes de temps (en millisecondes, par exemple) ou de cycle (timings). La latence peut être observée dans divers domaines liés à l’informatique, tels que la mémoire vive (DRAM, DDR), le réseau internet, le disque dur et autres périphériques, ainsi que dans les protocoles de communication et logiciels utilisés.

Les différentes types de latence

Il existe plusieurs sortes de latence, en fonction du domaine concerné :

  • Latence de la mémoire : appelée également latence CAS (Column Address Strobe), cette valeur correspond au temps nécessaire pour accéder à une donnée stockée dans une colonne de la mémoire cache
  • Latence du réseau : elle représente le temps écoulé entre l’envoi et la réception d’un paquet de données à travers un réseau informatique
  • Latence de disque dur/SSD : temps nécessaire pour accéder à une donnée enregistrée sur le disque, notamment lors des opérations de lecture et d’écriture
  • Latence logicielle : délai entre une action effectuée par l’utilisateur ou un logiciel et sa prise en compte par le système

Comment mesurer la latence ?

Pour quantifier la latence, on utilise généralement des outils spécifiques permettant de mesurer le temps de réponse du système face à une demande. Certains de ces outils sont intégrés dans les systèmes d’exploitation, tandis que d’autres sont des programmes indépendants et spécialisés :

  • Outils intégrés au système d’exploitation (comme Task Manager ou l’utilitaire ping)
  • Logiciels tels que AIDA64, MemTest86 ou HD Tune, qui évaluent respectivement la latence mémoire, les performances du processeur et la latence de disque
  • Outil traceroute, utilisé pour analyser la latence réseau et identifier les goulots d’étranglement

Mesure de la latence mémoire

Pour estimer la latence mémoire, on mesure les timings de la DRAM en nanosecondes (ns). Les fabricants mentionnent généralement cette information dans les caractéristiques techniques de leurs produits, sous la forme d’une série de chiffres séparés par des tirets, tels que 9-9-9-24 (CAS, RAS to CAS Delay, Row Precharge Time, Active to Precharge Time). Une latence mémoire faible est synonyme de meilleures performances.

Mesure de la latence réseau

La latence réseau se mesure en temps de réponse en millisecondes (ms). On utilise notamment l’utilitaire ping pour envoyer un paquet de données vers une adresse IP ou un nom de domaine et attendre sa réception. Le temps écoulé correspond à la somme de la latence aller et retour.

Une latence faible (<40 ms) est idéale pour les activités en ligne qui nécessitent des échanges de données rapides, tels que les jeux vidéo, le streaming ou les visioconférences. À l'inverse,une latence élevée (>100 ms) peut engendrer des problèmes de fluidité et rendre l’expérience utilisateur désagréable.

Impact de la latence sur les performances d’un ordinateur

La latence a un impact direct sur les performances générales d’un ordinateur, car elle influe sur la vitesse à laquelle les informations sont traitées. Plus la latence est faible, moins les délais d’accès aux données seront longs, ce qui se traduira par un système plus réactif et performant.

Toutefois, il est essentiel de prendre en compte l’ensemble des paramètres qui peuvent influencer la latence (bande passante, qualité du matériel, optimisation logicielle, distance géographique avec les serveurs, etc.) pour s’assurer d’une expérience utilisateur satisfaisante.

Comment réduire la latence ?

Il existe plusieurs approches pour diminuer la latence :

  • Optimiser le matériel (choisir une mémoire vive et un disque avec de faibles temps d’accès, privilégier la connexion Ethernet plutôt que le Wi-Fi)
  • Mettre à jour les pilotes et logiciels (système d’exploitation, antivirus, navigateur web, etc.) afin de bénéficier des meilleures performances possibles
  • Choisir des serveurs proches géographiquement pour limiter la distance des échanges de données sur le réseau
  • Dans certains cas, jouer avec les paramètres du système (overclocking, optimisation de la configuration réseau) peut permettre de gagner en réactivité

En suivant ces conseils, il est possible de minimiser l’impact de la latence sur un ordinateur et profiter d’un système réactif et performant. Il convient néanmoins de garder à l’esprit que, dans certaines situations, certains facteurs de latence peuvent être inévitables ou indépendants de notre volonté (par exemple, lorsque nous dépendons d’un fournisseur d’accès à internet).